
« La fonte des glaces facilite progressivement la navigation dans l’océan Arctique. Si la «route sibérienne», dite passage du Nord-Est, est déjà en partie exploitée, il n’en est pas de même de la «route canadienne», dite passage du Nord-Ouest. Alors que la 1ère se présente, en l’absence de glace, comme une mer presque libre, le nord du Canada est constitué d’une myriade d’îles, de baies, de golfes et de canaux. Son utilisation, outre les difficultés évidentes pour la navigation, soulève aussi une incertitude sur son statut juridique au regard du droit de la mer »
« Le passage du Nord-Ouest (PNO) permet de relier par la voie maritime les océans Pacifique et Atlantique en passant par la mer des Tchouktches et de Beaufort, puis entre les îles du grand Nord canadien et enfin la mer de Baffin et du Labrador. Du fait de sa configuration, le passage offre plusieurs routes maritimes possibles. La configuration géographique soulève la question du statut de ces eaux avec des conséquences pour la navigation internationale actuelle et surtout future »
« Le bouleversement de la région Arctique, dû au réchauffement climatique rapide, est une source d’opportunités pour la navigation commerciale. La route canadienne offre un raccourci maritime d’environ 6 000 km entre l’Europe et l’Asie par rapport au transit par Suez et Malacca. Elle est exempte de droits de passage et il n’y pas a priori de limites de gabarit ou de tirant d’eau »
« Pour l’heure, le PNO ne représente qu’un intérêt potentiel car il n’est pas encore réellement exploité. Cependant, le régime juridique des espaces maritimes qui le composent – et donc de la navigation dans ces eaux – fait l’objet d’incertitudes, notamment entre le CAN et US »
« Le CAN entend faire valoir sa souveraineté sur les espaces maritimes constituant ce passage. Celle-ci peut toutefois s’envisager comme pleine et entière ou grevée du droit de passage en transit sans entrave. Un certain nombre d’Etats (pays européens, Chine, US…) soutiennent que ce passage aurait en fait le statut de détroit servant à la navigation internationale »
« Les US ont toujours marqué une opposition profonde aux revendications de souveraineté sur les passages maritimes stratégiques. Lors de la Guerre froide, ils défiaient les revendications soviétiques sur la Route maritime du Nord, en expédiant chaque été de 1962 à 1967, des brise-glaces dans les eaux en litige »
« L’accord signé en 1988 entre US et CAN, s’il n’a pas mis fin aux divergences d’interprétation juridique entre les deux Etats, prévoit que les déplacements des brise-glace US dans les eaux revendiquées par le CAN comme étant ses eaux intérieures soient effectués avec son consentement »
Il suffit de regarder la carte: Si le CAN et le Groenland sont US, le problème est réglé du point de vu US. Idem pour le canal de Panama.